Au fond, à droite

Ah quel bonheur d’être en weekend ! Après une semaine de congés, pour aller me balader dans la pampa Chinoise, je suis revenu au travail dans un contexte quasi nucléaire. Le gros de la vague restant à venir, je profite de cette accalmie dominicale pour vous donner quelques nouvelles.

Teaser des photos de vacances

Le temps est doux, le ciel est brumeux comme à son habitude, et l’été pointe gentiment le bout de son nez. Quel meilleur contexte pour parler toilettes ? Si la transition est plutôt rude, c’est pour vous mettre dans les conditions de ce qui va suivre.

Vous en aviez besoin croyez moi.

On va commencer soft avec un premier détail notable : on dénote dans le pays une très large préférence pour les toilettes à la Turque, avec une libre adaptation du design en fonction de la localité.

En fait l’accent est mis sur le principe d’utilisation, et est étroitement lié à la tradition de la position de repos accroupie qui avait fait l’objet d’un précédent article. Du moment que cette position est employée, la forme de la latrine elle-même importe peu : de la gouttière en plein air des campagnes (oui, c’est exactement ce que vous imaginez) aux formes modernes des toilettes domestiques, c’est le cuissot qui bosse.

Si vous pensez qu'il s'agit d'un panneau humoristique, détrompez vous!

Je rassure mes potentiels visiteurs, j’ai le privilège du chiotte à la régulière dans mon appart, et nous avons également le luxe d’une cabine équipée dans nos locaux Ubisoft.

Je ne vais pas vous détailler l’expérience du quidam moyen dans l’intimité de ses waters. Cependant s’il y a autant de rituels que d’utilisateurs, tous se concluent plus ou moins de la même manière. On prend une petite feuille de papier, la magie opère, et on oublie le tout dans le torrent abyssal de la cuvette. Seulement ici, non ! Le privilège de l’oubli nous est ôté et nous devons nous soumettre à l’une des règles les plus troublantes de mon expérience locale, sous peine d’invoquer de réveiller jusqu’à la mémoire des défunts.

Je sais pas comment ils se sont débrouillés avec leurs normes architecturales, mais la moindre feuille de papier toilette vient bloquer les canalisations, bouchant non seulement l’évacuation, mais revoyant tout le « contenu en attente » du bâtiment vers le fautif. Appelez ça le Karma si vous voulez, moi je pense que quelqu’un a merdé (ahah) au moment où il a fallu prendre une décision pour le pays.

Le traumatisme

Pour remédier à la situation, des poubelles sont installées dans toutes les cabines, afin de disposer des honteuses preuves de passage. Et si j’y suis maintenant habitué, je me souviens de ma première fois et de la panique qui s’était emparée de mon être lorsque j’avais compris l’utilité de cette innocente corbeille remplie raz-la-gueule de feuilles pliées ou froissées. Heureusement immaculées.

Pour vous quitter sur une note positive, voici quelques réponses aux questions que vous pourriez vous poser à la fin de cet article :

• Mais chez toi, y’a une poubelle aussi ?!

Nan ! On a la chance d’être épargné dans la plupart des immeubles à vocation résidentielle. Ce qui me fait poser la question suivante. Pourquoi ne reproduisent-ils pas ce qu’ils ont fait pour les apparts dans le reste des bâtiments ? J’imagine que c’est un des nombreux mystères qui font la beauté de la Chine.

• Quelle est la conséquence olfactive d’une poubelle à caca sur son environnement ?

Surprenamment, aucune ! Et j’en étais le premier étonné.

J'ai un port Ethernet dans mes toilettes.

Je laisserai à mes collègues le soin d'apprécier ce détail