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Qu'est ce que tu manges ?

  • Photo du rédacteur: Quentin Cucuel
    Quentin Cucuel
  • 14 mars 2015
  • 4 min de lecture

Parmi les grands sujets de société abordés par 98% des français, la gastronomie fait très certainement partie du top 3. Avec la météo. Et la coupe du monde 98. Si d'autres pays placent également leur alimentation haute dans les priorités, je n'ai pas connaissance d'autres peuplades qui discutent la composition de leur prochain repas pendant le festin de Noël.

C'est donc tout naturellement que mon sang franchouillard m'a poussé à la rédaction d'un article sur cet aspect de la culture locale.

La province du Sichuan dans laquelle je me trouve est très réputée pour deux choses: les jolies filles et la qualité de leur cuisine. Au moins ils ont pas menti sur la bouffe, c'est déjà ça.

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Des forces pour écrire l'article

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est utile d'ouvrir une petite parenthèse. Il n'y a pas de "nourriture chinoise". Le lobby de la restauration ethnique nous ment depuis que les premiers "on va se faire un chinois? J’ai envie de nems..." ont fait leur chemin dans les discussions de pré-soirée. Chaque province a ses spécialités, et ces dernières ne sont consommées que dans l'enceinte de leur circonscription. Comparer la cuisine de Shanghai et celle de Chengdu revient donc à rapprocher les plats préparés aux Pays-Bas avec les spécialités françaises. On est clair là-dessus ? Je peux refermer la parenthèse? Au top.

La cuisine Sichuanaise repose principalement sur une utilisation extensive d'huile, d'ail, piments rouges, gingembre et de poivre du Sichuan, pour un mélange de saveur explosif. On s'en sert aussi pour déboucher les canalisations ou faire rouler une voiture sur plus de 200km.

Curieusement, l'adoption de cette cuisine épicée s'explique par le fait qu'elle aide à mieux supporter la chaleur parfois étouffante de l'été... Je dis curieusement parce qu'on est d'accord que lorsque vous mangez épicé, vous aussi ponctuez systématiquement votre repas d'un "oula, il fait chaud ici, non ?" adressé à des convives qui suent déjà la contenu de la carafe d'eau, autrefois pleine, posée devant eux? D'ailleurs, la plupart des chinois des autres provinces ont tout comme vous du mal à s'habituer au caractère pimenté de la plupart des mets proposés ici et je déconseille aux papilles sensibles de tenter leur chance en pointant au hasard le nom d'un plat sur le menu.

Un autre aspect intéressant de la cuisine chinoise (parce que cet aspect se retrouve les autres provinces) est lié au partage. Ceux qui me connaissent verront tout de suite le traumatisme auquel j'ai dû faire face lorsque les autres convives ont commencé à taper dans mes brochettes de bœuf. C'est inscrit quelque part dans mon ADN: je préfère commander une portion supplémentaire de frites dans laquelle les copains pourront piocher plutôt que de sacrifier une poignée de celles dans mon assiette. Et pourtant, je trouve que le fait d'avoir tous les plats à partager au milieu de la table apporte une dimension nettement plus conviviale aux repas. Ça discute, ça se bat à l'épée-brochette, ça s'échange des politesses sur le dernier bout de viande... C'est cool. J'embrasse donc ce nouvel aspect des arts de la table, et présente mes excuses tardives aux personnes qui ont perdu l'usage de leurs mains et essayant de me "soigner".

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Ca sent la convivialité là, non ?

En combinant les deux caractéristiques expliquées ci-dessus, nous en arrivons donc à une liste (non-exhaustive) des principales traditions culinaires du Sichuan:

  • La fondue Sichuanaise: différentes viandes et légumes sont proposés aux convives installés à une table où trône une marmite en son centre. Cette dernière contient un mélange d'huile, de piments rouges, d'ail et de poivre du Sichuan dans lequel tout le monde trempe et cuit son petit bout de truc. Très populaire pour les repas un peu festifs entre amis.

  • Le barbecue: Une sélection de brochettes est proposée et cuisinée par le cuistot. Vous trouverez la plupart du temps ce type de cuisine dans les bouis-bouis et les chariotes, mais certains restaurants proposent également des tables avec des barbecues plantés au milieu. Très différent du barbecue à l'occidental, mais tellement bon!

  • Large sélection de plats en sauce: allant du poulet cacahuète au ragoût d'abats (oui, c'est un plat), les plats sont disposés au centre de la table, accompagné de portions de riz.

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Les plus petites chaises du monde!

Vous l'aurez sans doute remarqué, le mot "huile" revient régulièrement dans les ingrédients cités. Oui, la cuisine du Sichuan est riche et les restaurateurs sont des artistes de la friture sous toutes ses formes. Après mes deux premières semaines ici à ne manger qu'au restaurant faute de matos, j'ai rapidement développé le besoin de me rouler dans des courgettes. Tous les locaux vous le diront: il faut manger chez soi! J'ai donc fait l'acquisition d'un cuit vapeur et mange des brocolis, en espérant que maman est fière de moi.

La danse de la pâte dans un restaurant de Fondue Sichuanaise

Annexe:

Les ingrédients de la cuisine Sichuanaise:

  • Le poivre du Sichuan: réputé dans le monde entier, cette baie produirait "une épice savoureuse, engourdissante et presque citronnée" et omniprésente dans la cuisine locale. J'ai dû chercher la référence sur Wikipédia, car cette épice a surtout eu le privilège de faire son apparition sur la très courte liste des ingrédients qui me filent la gerbe. J'ai eu le malheur de croquer dans un grain à quelques reprises au début de mon séjour ici. L'effet est instantané: en plus d'un goût tout droit sorti des cuisines de Satan, ce poivre engourdis instantanément la bouche de son consommateur et augmente sa production de salive. Combo gagnant.

  • Le riz: la conception classique du chinois bouffeur de riz est largement répandu dans les contrés occidentales. Ceci est principalement dû au fait qu'ils le consomment de la même façon que les français consomment du pain. Pour pousser et saucer. C'est tout.

  • Les viandes: Porc, poulet ou bœuf, la principale différence vient de la façon dont la découpe est effectuée. Tenez, prenez votre poulet dominical par exemple: blancs, ailes, cuisses, sot-l'y-laisse et croupion pour les plus téméraires. Ici, pas de quartier et c'est le cas de le dire! Une hache et des tronçons verticaux qui laissent les os attachés à la viande. Alors ça donne peut être plus de goût au bouillon, mais qu'est-ce que c'est chiant à manger avec des baguettes...


 
 
 

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