La sino-pollution
- Quentin Cucuel
- 28 févr. 2015
- 2 min de lecture
Passé le traditionnel article de "je suis bien arrivé!", il est temps pour nous de rentrer dans le vif du sujet.
A l'heure où la société occidentale se préoccupe du respect de l'environnement, la Chine est arrivée à une étape critique de son développement et ne peut plus vraiment ignorer l'impact de son activité sur la santé de son territoire. Avec une augmentation de plus de 456% des cancers du poumons en trente ans, on comprend. Certaines études estiment que vivre dans les zones urbaines correspond à fumer un paquet de cigarettes par jour.
Plusieurs facteurs contribuent à expliquer cette augmentation:
- Presque 80% de l'électricité produite en Chine provient de la combustion de charbon. Je vais pas vous faire un dessin: de la grosse fumée noire pour alimenter 1,3 milliards de personnes, c'est pas bien.
- Augmentation de 470% du nombre de voitures en dix ans. Ah oui, ça fait lever les sourcils.
- Les principales villes construisent massivement pour pouvoir loger le nombre croissant de personnes qui viennent s'y installer. Ca fait de la poussière. Plein plein plein.
Au quotidien, la pollution atmosphérique est omniprésente: elle alimente les discussions, on la voit, on la sent et il y a des jours où on pourrait presque la toucher. Elle est définie notamment par la concentration de particules de matière dans l'air et de la toxicité que celles-ci représentent. Lorsque la densité de ces particules stagnantes augmente, un brouillard grisâtre fait son apparition.

La vue de mon ancien appart. Alors ?! Chaud pour un footing ?
A Chengdu, nous avons le privilège d'offrir à cette pollution un terrain de développement idéal! La ville est entourée de montagnes, il n'y a presque pas de vent et la région est brumeuse de base. C'est l'El Dorado de la particule fine, le Disneyland de la matière écotoxique.
Je n'ai vu le soleil que 5 fois depuis mon arrivée ici et j'ai aperçu pour la première fois le bout de ma rue la semaine dernière.
Le niveau de concentration de particules dans l'air se mesure en général en µg/m3 et tous les possesseurs de smartphones (autant dire tout le monde en fait) consultent fréquemment leur app pour connaitre l'Air Quality Indicator (AQI) de leur localité (voir ci-dessous).

Ahhhh, 68! On est bien bien bien.
En France, le seuil d'alerte pollution pour les particules fines est fixé à 125µg/m3. Vu d'ici, c'est mignon.
Chengdu dépasse fréquemment les 200µg/m3 et il y a eu quelques jours au dessus de 400µg/m3. Alors forcément on s'équipe.
Le kit de survie comprend généralement des purificateurs d'air pour les appartements (compter 1/25m²) ainsi qu'un assortiment de masques pour se protéger dans la rue. Des consignes de base sont également communiquées et déconseillent les activités de plein air comme le dicte le bon sens.
Famille, amis, lecteurs, ne vous inquiétez pas! Je suis équipé, la visite médicale annuelle comprend une radio des poumons, tout va bien. Pour finir sur une note d'optimisme, sachez que je gouvernement chinois a commencé à s'attaquer au problème et l'éclosion de plusieurs centrales nucléaires devrait progresser au cours des 5 prochaines années pour venir remplacer le charbon. A vous de voir si c'est rassurant.
Bisous-poussière!

Annexe:
Idées de jeux: bataille de boules de particules fines, colin-brouillard, 1-2-3-4-5-6-7.... soleil
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